L’objectif du Master Psychologie de la maladie et des troubles chroniques, prévention et interventions, de la mention Psychologie Clinique, Psychopathologie, Psychologie de la Santé est de sensibiliser les étudiants à la problématique de la santé et de la maladie chronique. La promotion des comportements et styles de vie sains, la prévention et traitement des maladies et l’amélioration de la prise en charge des patients sont au coeur de la formation.
Site web du master : https://shs-metz.univ-lorraine.fr/formation/master-psychologie-de-la-maladie-et-des-troubles-chroniques-prevention-et-interventions-mention-pcpps/
La psychologie de la santé est née dans les années 1970 en Amérique du nord. Son essor est lié à l’évolution de la science et des techniques, au développement des connaissances médicales et des traitements, et à l’amélioration des conditions de vie. En effet, dans un contexte où l’espérance de vie n’a cessé de s’allonger depuis le début du vingtième siècle, le rapport à la santé et à la maladie a pris un autre visage. Désormais, les maladies chroniques nécessitent des ajustements dans la prise en charge des patients et le modèle bio-médical qui prévalait depuis plusieurs siècles pour comprendre, expliquer et soigner les maladies ne peut plus suffire pour accompagner les patients dans une gestion de leur maladie et de leur santé nécessitant bien souvent des modifications du style de vie et une implication dans le soin. Désormais, seul un regard multifactoriel permet d’appréhender la complexité de la prise en charge en considérant le patient dans une perspective bio-psycho-sociale. Les comportements sont au cœur de l’adaptation du patient à sa maladie et les contextes psycho-sociaux créent des opportunités ou des freins pour la mise en place d’un traitement ou la gestion au quotidien de problèmes de santé chronique. L’éducation thérapeutique du patient permet d’illustrer combien l’accompagnement du patient ne consiste plus simplement à poser un diagnostic et prescrire un traitement mais au contraire nécessite de permettre à ce patient de développer des compétences d’auto-soins et des compétences psychosociales.
La psychologie de la santé répond donc à ce défi en intégrant dans la prise en charge des patients la question des variables biologiques, psychologiques et sociales permettant d’appréhender de manière globale l’adaptation du patient à sa maladie.
Si elle ne cherche par à « guérir » le patient, elle vise à préserver voire à améliorer sa qualité de vie dans un contexte où ses ressources et son bien-être sont diminués par la maladie et ses conséquences.
La psychologie de la santé agit tout à la fois en amont de la maladie en intervenant dans le cadre de la promotion de la santé et de l’éducation à la santé (prévention primaire et secondaire), et en aval (accompagnement psychologique, psychothérapie, psychoéducation, éducation thérapeutique du patient…).
Ainsi, le parcours Psychologie de la maladie et troubles chroniques, prévention et interventions vise à former des psychologues cliniciens de la santé en mesure :
• D’accompagner et prendre en charge les patients confrontés à la maladie chronique ainsi que leurs proches et les aidants naturels
• Promouvoir les comportements sains et la mise en œuvre des politiques de santé
• Soutenir les démarches de changement en santé (ex. : comportements de santé)
Ce parcours est conçu dans le but d’en faire un diplôme qui prépare en particulier à la prise en charge et à l’accompagnement des patients confrontés à l’annonce d’un événement marquant, à l’adaptation à la maladie chronique, à la gestion de la douleur, à l’observance thérapeutique des traitements, à la prise en charge des addictions….
A l’issue de la formation, l’étudiant·e aura développé des compétences lui permettant de :
• Réaliser un bilan psychologique en évaluant :
a) les ressources du patient (résilience, soutien social, qualité de vie…) et les mécanismes adaptatifs à l’œuvre face à la maladie, à la douleur, au deuil, aux diminutions et pertes fonctionnelles…
b) les troubles psychopathologiques (troubles anxieux, syndrome dépressif, troubles de la personnalité…),
c) les risques psychosociaux (stress au travail, épuisement professionnel, alcoolisme…)
• Rédiger un rapport psychologique, en proposant une modélisation du fonctionnement psychique du patient et des orientations thérapeutiques adaptées, et échanger des informations avec d’autres professionnels de santé dans le cadre de réunions de concertation pluridisciplinaires
• Accompagner les patients dans leur parcours de soins et dans l’évolution de leur trajectoire de vie. Proposer un soutien aux proches et aux aidants naturels des patients.
• Proposer et mettre en place des actions thérapeutiques : gestion du stress, de la douleur, modifications des comportements problématiques (non observance thérapeutique, addictions, troubles du comportement…)
• Participer à la création et à la mise en place de campagnes de prévention et de programmes de promotion de la santé, de psychoéducation ou d’éducation thérapeutique du patient en promouvant le développement des compétences psychosociales.
• Évaluer l’efficience des actions de terrain mises en place
Blocs de compétences de la fiche n°RNCP32138
N°1 : Usages avancés et spécialisés des outils numériques
a. Identifier les usages numériques et les impacts de leur évolution sur le ou les domaines concernés par la mention
b. Se servir de façon autonome des outils numériques avancés pour un ou plusieurs métiers ou secteurs de recherche du domaine
N°2 : Développement et intégration de savoirs hautement spécialisés
a. Mobiliser des savoirs hautement spécialisés, dont certains sont à l’avant-garde du savoir dans un domaine de travail ou d’études, comme base d’une pensée originale
b. Développer une conscience critique des savoirs dans un domaine et/ou à l’interface de plusieurs domaines
c. Résoudre des problèmes pour développer de nouveaux savoirs et de nouvelles procédures et intégrer les savoirs de différents domaines
d. Apporter des contributions novatrices dans le cadre d’échanges de haut niveau, et dans des contextes internationaux
e. Conduire une analyse réflexive et distanciée prenant en compte les enjeux, les problématiques et la complexité d’une demande ou d’une situation afin de proposer des solutions adaptées et/ou innovantes en respect des évolutions de la règlementation
N°3 : Communication spécialisée pour le transfert de connaissances
a. Identifier, sélectionner et analyser avec esprit critique diverses ressources spécialisées pour documenter un sujet et synthétiser ces données en vue de leur exploitation
b. Communiquer à des fins de formation ou de transfert de connaissances, par oral et par écrit, en français et dans au moins une langue étrangère
N°4 : Appui à la transformation en contexte professionnel
a. Gérer des contextes professionnels ou d’études complexes, imprévisibles et qui nécessitent des approches stratégiques nouvelles
b. Prendre des responsabilités pour contribuer aux savoirs et aux pratiques professionnelles et/ou pour réviser la performance stratégique d’une équipe
c. Conduire un projet (conception, pilotage, coordination d’équipe, mise en œuvre et gestion, évaluation, diffusion) pouvant mobiliser des compétences pluridisciplinaires dans un cadre collaboratif
d. Analyser ses actions en situation professionnelle, s’autoévaluer pour améliorer sa pratique dans le cadre d’une démarche qualité
e. Respecter les principes d’éthique, de déontologie et de responsabilité environnementale
N°5 : Être à même d’entreprendre des recherches pour faire progresser les connaissances en psychologie et dans les champs connexes
a. Disposer d’une connaissance suffisante des méthodologies qualitatives, quantitatives, mixtes et formelles pour opérationnaliser des hypothèses et les soumettre à l’épreuve des faits.
b. Disposer d’une formation spécifique à la recherche en clinique : formation générale et spécifique aux méthodes modernes de recherche dans le champ de la psychopathologie et la psychothérapie. Savoir traiter à la fois des questions fondamentales et des problèmes de terrain posés par la réalité sociale moderne.
c. Initier un protocole de recherche sur une thématique en lien avec son parcours de spécialisation et les problématiques de recherche de son laboratoire, et en situant son travail au regard du Code de Déontologie des Psychologues et de l’Éthique de la Recherche
d. Savoir construire un travail de recherche scientifique, ce qui implique notamment une capacité à effectuer une revue de la littérature (incluant la littérature anglo-saxonne), une capacité à poser une problématique assortie d’hypothèses de recherche et d’un dispositif méthodologique à même de les mettre à l’épreuve.
e. S’approprier les techniques de rédaction scientifique ainsi que les techniques de présentation d’un travail de recherche
f. Montrer sa capacité à intégrer les connaissances théoriques et les données de la pratique clinique dans des cas précis. Savoir articuler réflexion théorique, rigueur méthodologique et analyse clinique, dans le cadre de la pratique clinique et (ou) en psychopathologie.
g. S’intégrer en milieu institutionnel et développer une démarche de recherche en lien avec les lieux de stage
N° 6 : Connaitre, diagnostiquer et agir de manière adaptée dans les diverses situations que nous impose la clinique
a. Éthique et déontologie : exercer en conformité́ avec la déontologie professionnelle et être engagé dans un processus réflexif constant sur sa pratique professionnelle permettant d’en saisir les implications et enjeux éthiques.
b. Être capable de travailler sur ses propres émotions, ses représentations et ses résistances, afin de faciliter toutes les relations engagées avec les personnes relevant des interventions du psychologue.
c. Être capable de participer à un processus de formation et de supervision avec le souci de partager son expérience clinique et de co-construire son identité professionnelle et celle des professionnels du même champ.
d. Mobiliser des savoirs théoriques pour comprendre les processus en œuvre dans les conduites/comportements normaux et pathologiques
e. Connaitre les différents types de pathologie de la personnalité et somatiques, de handicap et les modèles explicatifs de leur genèse
f. Posséder les attitudes nécessaires à l’entrée en relation avec la personne en souffrance en étant capable à la fois de faire une analyse de sa demande et d’engager avec elle une écoute active empathique
g. Savoir faire un bilan psychologique et un diagnostic psychologique d’un processus pathologique en s’appuyant sur des outils maitrisés
h. Savoir mener un suivi psychothérapique, en construisant de façon collaborative le projet thérapeutique, en s’accordant sur les buts, les moyens et l’évaluation du processus thérapeutique
i. Savoir mettre en œuvre les compétences relationnelles et de communication nécessaires à une pratique clinique et une collaboration interprofessionnelle de qualité́.
N° 7 : Prendre en charge et évaluer les effets des interventions proposées
a. Concevoir et mettre en œuvre des dispositifs cliniques de prise en charge, des dispositifs thérapeutiques, et des dispositifs psycho-éducationnels dans le champ des maladies et troubles chroniques
b. Développer et mettre en œuvre des programmes de promotion de la santé et de prévention des maladies et des comportements à risque
c. Savoir évaluer l’efficience et/ou l’efficacité des interventions mises en place en psychologie de la santé
N° 8 : Autres compétences spécifiques au parcours-type – Intervenir dans le champ de la santé et de la maladie (autres compétences spécifiques au parcours)
a. Être en mesure de contribuer à l’amélioration des programmes d’éducation thérapeutique par l’analyse des besoins des patients
b. Être en mesure de réaliser un entretien motivationnel pour la prise en charge des addictions et/ou l’accompagnement des modifications des modes de vie
c. Être en mesure d’ajuster les programmes de prévention et de promotion de la santé afin de réduire les inégalités sociales de santé
d. Développer les compétences psychosociales des patients pour améliorer leur gestion de la maladie chronique dans la vie quotidienne
e. Savoir communiquer sur la maladie grave ou à pronostic vital engagé f – Savoir accompagner les annonces dans le champ médical
g. Savoir reconnaître et gérer les réactions émotionnelles et comportementales tout au long de la maladie chez les patients, les soignants et les proches dans une perspective vie entière
Titre professionnel de psychologue acquis par le diplôme. Il permet de postuler sur les postes de psychologues ouverts au concours dans la fonction hospitalière, dans la fonction publique, dans les institutions privées. Il permet aussi d’ouvrir un cabinet pour s’installer dans une pratique de psychologie en libéral.
Les psychologues cliniciens de la santé sont amenés à exercer dans tous types de structures de soins :
• Les services hospitaliers (oncologie, cardiologie, néphrologie, neurologie …)
• Les centres d’évaluation et de traitement de la douleur,
• Les milieux de la prévention (associations, IREPS…)
• Les centres de soins, d’accompagnement, et prévention en addictologie (CSAPA)
• Les centres de soins de suite et de réadaptation en addictologie
• les institutions spécialisées dans l’accueil des enfants et adultes en difficulté (IME, CMPP, etc.)
• Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
• Le planning familial
• Etc.
Taux d’insertion professionnelle à moyen terme (enquête à 18 mois) des diplômés entrés sur le marché du travail avec l’obtention de leur diplôme : 89 %